Les routes sont saturées, le climat se dérègle de plus en plus, la consommation de pétrole reste élevée. Pourtant, l’offre automobile nous contraint à circuler dans des véhicules lourds, puissants, coûteux, gros consommateurs de pétrole, et émetteurs de gaz à effet de serre. Heureusement, il est possible de se déplacer autrement. Entre le vélo électrique et la voiture, les véhicules légers intermédiaires - les Vélis - sont une solution économique, efficace et accessible. Ils répondent à l’urgence climatique, à un besoin social de mobilité au quotidien, et peuvent devenir un pilier durable d’une réindustrialisation du pays.

Comment décarboner nos déplacements quotidiens sans renoncer à la mobilité ? Les Vélis sont une des nombreuses solutions à soutenir pour résoudre cette équation complexe. Entre la voiture et le vélo, ces véhicules à assistance électrique ou électriques se déclinent sous différentes formes pour répondre à la diversité des besoins : jusque 150 km d’autonomie et jusqu’à 90 km/h. Ils présentent de nombreux avantages, pour désengorger les centres villes, réduire les coûts en ruralité et ralentir le dérèglement climatique. Un Véli nécessite en moyenne 10 fois moins de matière (une masse de 80 kg à 450 kg selon les types, quand une voiture neuve pèse 1260 kg en moyenne) et 10 fois moins d’énergie pour la fabrication et l’usage au quotidien. Ainsi, un foyer remplaçant une voiture par un Véli peut économiser jusqu’à 4000 euros par an.

Un autre atout doit inciter les pouvoirs publics, les territoires et les investisseurs à soutenir le développement de cette filière. Selon l'association AVELI, d’ici 15 ans, plus de 20 millions de Vélis pourraient circuler en France. Ce qui permettrait de diviser par deux les émissions de gaz à effets de serre du parc automobile, et la création de 75.000 emplois qualifiés.

La France a tout pour devenir leader Européen de ce marché émergent. Nous avons les compétences, les infrastructures, l’industrie. Mais nous devons agir vite. La Chine, l’Inde ou encore le Mexique l’ont déjà compris et investissent massivement. Si nous voulons l’électrification de la mobilité, nous devons soutenir des véhicules plus légers, plus sobres, facilement réparables et donc plus adaptés à nos besoins.

Nous tardons à agir pendant que les voitures, toujours plus massives et voraces en ressources, atteignent leurs limites — et les nôtres. Les vélis sont prêts. Des industriels engagés, des territoires pilotes, des constructeurs audacieux, sont sur la ligne de front du marché. Ce qu’il manque ? Une impulsion décisive pour déployer cette alternative à grande échelle.

Nous avons besoin d’un engagement public fort et cohérent : des premiers achats des collectivités, des structures publiques et des flottes (pour respecter leur obligation légale), des aides à l’achat, efficaces, visibles et proportionnelles à leur impact vertueux, un soutien à l’industrialisation, une adaptation légère de nos infrastructures routières. Les territoires pionniers comme Oraison, Le Mans, Oléron, le Grand Pic Saint-Loup, ou encore le PNR des Grands Causses montrent la voie. Il est temps d’en faire la norme, avec une véritable politique nationale de développement.

Les Vélis incarnent une réponse évidente aux défis actuels de la France. Ils participent à la souveraineté industrielle grâce à une production locale qui crée des emplois et réduit la consommation de métaux stratégiques. Leur sobriété énergétique est exemplaire, nécessitant moins de matières premières et offrant une efficience énergétique inégalée, notamment grâce à l’hybridation électrique-musculaire. Ils sont un outil au service de l’inclusion sociale en étant accessibles aux personnes sans permis et aux revenus modestes, tout en combinant pour certains transport et sport. Adaptés aux zones rurales et périurbaines, ils contribuent à une meilleure égalité territoriale. Enfin, leur durabilité est assurée par leur caractère réparable et reconditionnable, prolongeant ainsi leur durée de vie.