Dans une société où vitesse rime avec efficacité et progrès, une question s’impose : avons-nous vraiment gagné du temps ? À l’occasion d’un atelier d’experts organisé par l’ORT Provence-Alpes-Côte d’Azur, Emmanuel Munch, chercheur à l’Université Gustave Eiffel, a levé le voile sur une réalité contre-intuitive : la vitesse ne nous libère pas de temps.
Une illusion de rapidité et un piège temporel
Les politiques de transports modernes valorisent « les gains de temps » avec des routes plus larges, des voitures plus lourdes et puissantes, des infrastructures performantes, démesurées… Cependant, ces « progrès » n’ont aucun effet sur notre temps. Au lieu de profiter de cette vitesse pour faire moins, nous faisons plus. En effet, la majeure partie du temps nous allons plus loin.
Il s’agit d’un phénomène connu : l’effet rebond. Les distances parcourues augmentent, les consommations d’énergie explosent, les émissions de CO2 également, et… nous passons toujours autant de temps dans les transports, avec en moyenne, une heure par jour.
C’est ce qu’on appelle une famine temporelle : un sentiment de manquer de temps alors qu’on n’a jamais eu autant de moyens pour aller vite.
La société en manque de temps
Selon une enquête menée dans six pays par le Forum Vies Mobiles et L’Obsoco, 74% des personnes estiment que leur rythme de vie est trop rapide et, 78% aimeraient ralentir, en particulier pour accorder plus de temps à leurs proches et à eux-mêmes. En France, près d’une personne sur deux dit manquer de temps pour faire ce qu’elle veut ou doit faire.
Ralentir devient donc une aspiration collective, une nécessité pour mieux gérer le stress, retrouver du temps en famille et arrêter de courir entre la maison, le travail, l’école et les loisirs.
Certaines politiques publiques l’ont bien compris
Cette prise de conscience a déjà inspiré plusieurs villes européennes à agir concrètement pour ralentir, à travers ce qu’on appelle le « chrono-urbanisme »
- Zones 30 dans les grandes villes pour ralentir la circulation et améliorer la sécurité.
- Bureaux des Temps en Catalogne ou en France pour mieux articuler rythmes de vie, travail et déplacements.
- Le mouvement Cittàslow, né en Italie, qui encourage des villes plus lentes, conviviales et proches de leurs habitants.
Ces initiatives ne sont passeulement écologiques. Elles répondent au besoin de chacun de reprendre le contrôle sur son temps.
Ralentir pour mieux vivre
Loin d’être un retour en arrière,l e ralentissement est une véritable opportunité. Il ouvre la voie à un nouveau mode de vie, avec plus de temps libre synchronisé avec nos besoins. C’est également un vecteur de convivialité, d’égalité et de santé publique.

Et les VELIs dans tout ça ?
Les véhicules légers intermédiaires s’inscrivent parfaitement dans cette logique : moins
rapides, moins polluants, mais plus adaptés à des modes de vies proches.
Ralentir, ce n’est pas perdre du temps. C’est en gagner pour soi, pour les autres et pour la planète.
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